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dimanche 13 septembre 2009

STEPHANE HAMANT : De l'action en toute chose

Deuxième volet de ma galerie de Portraits avec aujourd’hui Stéphane Hamant, dirigeant d’ICAP. Ou comment un JD arrive à être socialement et environnementalement performant ... en renvoyant ses salariés à la maison !
Quand Stéphane Hamant trouve-t-il le temps de dormir ? Non content d’être membre très actif du Bureau National du CJD, après avoir été président de la section de Toulouse, ce dangereux serial entrepreneur multirécidiviste trouve aussi le moyen de présider aux destinées de deux entreprises : Asiance, le magasin de la rue des Lois figure de proue toulousaine de la culture manga, et ICAP, société de développement et de commercialisation de logiciels dédiés aux professionnels de l’enfance (crèche, école, centre de loisirs …) objet de toute mon attention dans cet article.
Stéphane ayant été mon premier président au sein du CJD, j’ai eu le temps de mesurer la gravité des deux pathologies dont il est victime. Outre le fait d’être incapable de résister à sa pulsion de transformer une bonne idée en entreprise performante, il relève également de la dangereuse catégorie des entraineurs entrainants, avec qui vous iriez au bout de la terre en tong, parce que pied nu, ça ne lui disait rien… De ces managers pour qui les verbes motiver, mobiliser les énergies, entrainer l’adhésion et dépasser les blocages sont aussi courants que manger et dormir pour la plupart d’entre nous. Bref, avec lui ça passe ou ça passe, et le verbe n’est jamais très en avant de l’action.
Un projet d'Entreprise ... qui agrandit l'espace !

Aussi, rien d’étonnant que le projet d’entreprise d’ICAP ait trouvé concrétisation aussi rapidement et simplement, et que les douze salariés de cette société toulousaine de logiciels spécialisés se soient tous transformés si vite (y compris le premier d’entre eux) en télétravailleurs à mi-temps. Il aura suffi d’un séminaire stratégique en 2008 pour que la machine vertueuse s’enclenche. Afin d’agir sur les conséquences environnementales de son activité, ICAP pratiquait déjà la vente et la formation à distance en téléconférence auprès de ses clients, arrivant à réduire de plus de 50% ses émissions de CO2 pour ces activités ! Forts de l'expérimentation, les salariés choisirent d’aller plus loin et, le temps d’une rapide adaptation menée par Stéphane avec la célérité qu’on lui connait, chacun, depuis février 2009, reste travailler à la maison le mardi et le jeudi. Ou, si vous préférez, reste travailler dans l’entreprise le lundi, mercredi et vendredi. Mais peut-être plus pour longtemps, car, si la phase de test en cours est concluante, ce ne sera bientôt qu’un jour par semaine que les locaux de l’entreprise devraient connaitre leur plein remplissage !
Des résultats, qui ne se veulent pas qu'économiques
- Un impact environnemental déjà tangible, avec un objectif de diminution des émissions de CO2 de 60 %
- Un impact économique non négligeable pour les salariés par la réduction de la facture transports
- De nouvelles perspectives pour l’entreprise qui voit bien sûr son efficacité maintenue (ici, je me permets d'écrire un "bien sûr" militant car toutes les études montrent qu’un télétravail voulu améliore la productivité. Pour plus de données statistiques, un petit tour sur le blog
www.greenit.fr s'impose), améliore sa gestion et sa maintenance des locaux, réduit les consommations y afférent, et peut penser à grandir sans forcément s’agrandir.
- Au-delà de ces paramètres rationnels, il faut aussi prendre en compte la découverte d’une dimension sociétale qui va au-delà de l’espoir de gain de temps, auparavant consommé inutilement dans les transports. Le télétravailleur a l'opportunité de réinvestir ce temps gagné pour sa famille, ses amis, ses activités associatives et ses passions ...
- Mais ce temps "personnel" est plus que du temps pour soi : c’est aussi des racines que l’on replante sans même s'en apercevoir dans les banlieues lointaines, des logiques de déplacement plus courtes et plus rationnelles, des consommations plus faciles à faire sur son territoire et à même d'intégrer de nouvelles envies : manger bio, privilégier les circuits courts ... C'est aussi moins de repas hors-foyer pour une réappropriation de son alimentation, l'opportunité de la rendre plus saine et plus variée. C'est enfin plus de parents à la sortie des écoles pour prendre en charge l'éducation des enfants, et, rêvons jusqu’au bout, un retour de la citoyenneté active dans les cités-dortoirs …
En somme, des conséquences aussi bien économiques, qu'environnementales, sociales comme sociétales, qui témoignent de la recherche d'une véritable Performance Globale, colonne vertébrale de l'engagement de JD de Stéphane.

Une rupture dans la continuité plutôt qu'une révolution de palais
Pour autant, Stéphane s'est lancé dans cette approche (et il rejette les termes plus forts "d'expérience" ou "d'aventure" tant elle s'inscrit dans la continuité d'un projet d'entreprise aboutie) sans déroger à ses principes fondamentaux : - Efficacité économique d’abord et responsabilisation de tous - Liberté individuelle laissé à chacun d’organiser son espace de travail comme il l’entend (seuls les outils techniques de communication sont normalisés) et de bénéficier des retours d'expérience pour développer de bonnes pratiques à partager - Implication accrue du manager dans ses missions de contrôle, d’écoute et d’actions correctives rapides pour ne pas laisser les moins adaptés perdre pied - Anticipation du futur avec préparation de la croissance d’ICAP sans croissance des locaux, mais au contraire bouleversement de l’aménagement et du mobilier, de manière à renforcer les capacités collaboratives de chacun et le sentiment d’appartenance, durant le temps plus restreint de partage de l'espace commun.
Un réel défi pourtant loin d’effrayer le serial entrepreneur, qui tient peut-être là au contraire une nouvelle idée d'entreprise …

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