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dimanche 14 juin 2009

Où est passé le travail ? Partie II

Maintenant, intéressons-nous aux conséquences pour l’immobilier du travail, que l’on appelle en général immobilier d’entreprise, mais que l’on devrait, et que l’on appellera de plus en plus immobilier professionnel.
L’inversion des lieux du travail. Un premier constat : la fluidité et le nomadisme entrainent un paradoxe de lieux de travail qui n’en sont plus guère, faute de travailleurs dedans, alors que des lieux originellement de non-travail le deviennent. D’abord par l’invasion que le travail fait des espaces nomades. Illustration par l’exemple, jeudi après-midi, 15 heures, avant un rendez-vous chez un client. Je me rends au Mc Do du coin, bien sûr pour récupérer mes courriels, étant nomade mais pas jusqu’au bout ! En même temps que moi, une réunion de chantier de 6 personnes, un entretien de reporting entre deux commerciaux et un autre professionnel sirotant son Cola en tapant sur son clavier. Soit 10 professionnels au travail (presque tous connectés) pour au maximum 5 clients « particuliers » (ah l’adolescent qui amène sa copine au McDo’, quel cadre romantique au milieu des tempes grises des quadras au turbin !). Au contraire, dix minutes plus tard chez mon client, quatre personnes dans les bureaux pour un immobilier capable d’en recevoir le double : les autres sont en clientèle ! Et je ne parle pas des salles d’attente d’aéroports, de gares … en passe de devenir les plus grands lieux de production de la planète. Faut-il aller plus loin ? Institutionnaliser ces lieux de transit, espaces neutres où se croisent des besoins si différenciés ? Ou bien au contraire est-ce la neutralité qui est importante dans ces lieux, qui doit être préservée et qu’il faut savoir reproduire dans les espaces de travail « réels » ?
Le travail à domicile sous-estimé. A l’inverse des espaces neutres, le travail se glisse aussi dans les espaces les plus intimes, les domiciles à une vitesse que nous sous-estimons. En effet, le taux mesuré de télé-travail progresse lentement, et reste en France très en deçà des Etats-Unis ou des Pays-Bas (trois fois moins environ). Mais il ne s’agit qu’une vision partielle du poids de plus en plus grand pris par le travail à domicile. Du fait à nouveau de l’évolution des outils technologiques, de nombreux salariés sont travailleurs à domicile en dehors de la plupart des statistiques : - le commercial nomade qui passe sa journée administrative chez lui, en relation permanente avec son siège, est rarement pris en compte. - le cadre surchargé qui consacre ses soirées à la maison à la préparation des prochains dossiers - l’enseignant qui, du fait du sous-équipement informatique de son lieu de pratique, migre son travail sur des outils personnels à peine connectés aux infrastructures officielles (à ce propos, on ne peut que regretter la somme d'énergie, de savoirs et de compétences dont l'Education Nationale se prive en étant incapable de mutualiser cette masse de travail) Plus encore, la mesure du télé-travail ne prend pas en compte la modification radicale de la relation entre les travailleurs, que met médiatiquement en lumière l’explosion du statut d’autoentrepreneur. En effet, on peut expliquer de façon négative (et réelle) la sortie de l'organisation traditionnelle de l'entreprise de plus en plus d'agents économiques par la volonté d’externalisation des couts et des compétences. Mais il est vrai aussi que la complexité croissante des tâches, et le besoin de recourir à de d’expertise de plus en plus poussée simplement à des moments très ponctuels des processus de décision et d’action, sont des processus qui agissent en parallèle à réorganiser ces compétences dans un champ extérieur au cadre traditionnel.
Or, en même temps que change la relation contractuelle entre l'entreprise et les agents économiques "externalisés", change aussi la relation au travail de ceux-ci : autonomie, détachement, fluidification, interpénétration accrue des univers professionnels et personnels, tant physiquement que psychologiquement …
Parmi ceux-là, la plupart travaillent partout … mais le plus souvent en dehors d’un lieu que l’on nommerait entreprise : en clientèle, dans tous les espaces neutres, et surtout à domicile.
D'autres territoires de déplacement du travail. Ce qui est vrai dans les prestations intellectuelles, vaut aussi dans d’autres domaines. D’abord parce qu’on l’a dit plus haut, il y a de plus en plus de prestations intellectuelles dans tous les biens et services produits. Ensuite parce que le commerce en ligne est en train de provoquer un basculement spatial considérable dans la distribution. En gommant le lieu traditionnel de consommation, le magasin, le commerce en ligne fait en effet disparaitre aussi la concentration des actifs dans ces magasins. Lesquels actifs, les vendeurs, sont remplacés par des logisticiens devant des ordinateurs qui peuvent être … n’importe où (et souvent n’importe quand, puisque le client est en action en dehors des horaires traditionnels « d’ouverture » …), quelques manutentionnaires dans des entrepôts, et des chauffeurs sur les routes. Le tout pouvant être externalisé, donc émietté en une multitude d’agents économiques, dont toute une partie du temps de travail disparait ainsi du champ du visible. Enfin, cela fait longtemps que dans la production, le travail s’est déplacé dans les domiciles. Vous ne croyez pas ? Allez jeter un coup d’œil au stock d’articles IKEA achetés à plat lors de votre dernière virée et qu’il vous reste à monter vous-même ! Et le mieux (le pire diront certains) reste à venir : l’imprimante 3D existe déjà (un peu), mais permettra bientôt (restons vague) de produire directement des objets designés ailleurs, dont la licence sera achetée en ligne, et qui ne se matérialiseront que chez vous, après passage dans votre imprimante 3D : l’usine d’après-demain n’est pas dans les pays à bas coûts, elle se cache dans votre bureau !
La dichotomie des espaces de travail.
Bref, éparpillés, atomisés, indépendantisés … et en tout cas plus du tout concentrés au même endroit sont les travailleurs d’aujourd’hui et de demain. Les lieux de travail vont suivre. En poussant à l’extrême, ils seront éclatés entre des lieux temporaires entièrement neutres, sans personnalité ni personnalisation, pour que chaque nouvel utilisateur qui y vient avec leur technologie propre puisse s’y couler immédiatement. Bien sûr, ces lieux s’inscriront dans l’économie de la fonctionnalité, et non de la propriété, l’entreprise concentrant sa propriété dans les systèmes de production. Ils mettront à disposition des technologies-relais pour raccorder la technologie portative au réseau, technologie de plus en plus portative et de plus en plus proche de l’humain. Le reste du temps, le travail se réfugiera dans des lieux d’intimité, essentiellement le domicile, où il partagera et façonnera l’espace disponible avec les autres fonctions traditionnelles de celui-ci. Cette tendance d’évolution, l’atomisation du travail et de ses lieux, parait à beaucoup atroce et choquante. Cela nous parait contraire à ce qui a toujours été. Cela prouve surtout que nous manquons cruellement de mémoire.
Le travail à domicile : un retour aux sources inattendu ? En effet, avant la révolution industrielle, la dispersion des acteurs économiques constituaient la règle, sa concentration l‘exception. Ce sont les nécessités techniques qui ont conduit à la concentration d’abord de l’ouvrier (révolution industrielle), puis de l’employé (révolution tertiaire) dans un lieu unique. Et ce n’est qu’en contrepartie de la contrainte plus forte exercée par le travail sur le travailleur (et du fait qu’il n’avait plus le temps de subvenir lui-même à ses besoins, toute son énergie étant absorbée par le travail, comme le montre l’excellent manuel d’économie de Goscinny et Uderzo : Obélix et compagnie) que s’instaure le salariat qui nous parait aujourd’hui et l’évidence, et la panacée. Mais cette transition s’est souvent faite sur trois générations, et de nombreuses vallées industrielles des Alpes ou de l’Ariège gardent la mémoire du travail à la tâche fait à la ferme en complément des travaux agricoles par des myriades de minuscules entités économiques qui ne sont pas toutes devenues « entreprises ». De la même façon, si le taux de salariat a été, à la fin du siècle dernier, si fort (plus de 90 %), on oublie qu’au début des années 50 encore (et sans doute plus avant guerre), un tiers de la population active était constituée d’indépendants : agriculteurs, artisans, commerçants, qui ont payé de leur indépendance l’arrivée de la révolution quaternaire de la consommation de masse, et dont l'activité s'exerçait au milieu des lieux de vie, avant la grande migration des zones dédiées. Aussi, il ne parait pas si étonnant que la conjugaison d’un phénomène de fond de mort des espaces de références (comment l’Entreprise avec un grand E subsisterait quand l’Eglise, l’Ecole, le Parti, le Syndicat et les autres Institutions fédératrices ont toutes disparues ?) et d’une crise économique qui finit de convaincre chacun qu’il est urgent de s’en sortir seul débouche sur le retour d’une société où chaque acteur tente de se rendre porteur de son propre destin.
Tant de questions et si peu de réponses. Alors, après l’artisanat première entreprise de France, à quand le grand saut vers le domicile première entreprise de France ? Sommes-nous techniquement prêts : - Avons-nous les mètres carrés suffisants, dans la crise de logement récurrente ?
- Avons-nous le cadre juridique adapté à ce retour du professionnel dans l'espace personnel (responsabilité, conflits d'usage, arbitrage des nuisances ...) - Ces mètres carrés sont-ils adaptés, quand on voit la difficulté d’y envoyer le haut débit et les aberrations que cela engendre (empilement des wifi à tous les étages des immeubles !!!) - Avons-nous les postes de travail à mettre dans ces espaces de travail : comment gère-t-on l’ergonomie, les luminaires, le chauffage … dont les besoins différent suivant la fonction de l’espace ? - Avons-nous dans les entreprises, au-delà de l’implantation des technologies de contrôle ou de flicage, les bonnes stratégies pour mettre en place ces espaces pour les salariés, les homogénéiser et les valoriser, ou pour suivre les conditions de travail des sous-traitants ? - Ou sont les incitations fiscales qui produiront les passages à l’acte ? - Comment repensons-nous les espaces de centralité pour les temps de regroupement ? Et les espaces intermédiaires (centres de ressources, lieux de maintenance …) ? - Enfin, sommes-nous capables de marier pour chacun l’ultranomadisme et l’ultrasédentarisme, et d’assurer à tous les agents économiques des possibilités réelles de choix ?
Assurément, la réponse à la plupart de ces questions est encore non !
Pour autant, YZ agence de projet s'est donné l'ambition d'agir sur l'immobilier du travail, partout où le travail se trouve réellement. Cela passe par de l'expérimentation, de la mise en oeuvre de solutions, auprès d'entreprises qui pensent déjà les formes de travail de demain.
Au fur et à mesure de la vie de ce blog, je ne manquerai pas de vous livrer les résultats de ces expériences, pour progresser ensemble vers des lieux de travail plus adaptés.

Où est passé le travail ? Partie I

Non, ce n’est pas le cri d’angoisse du dirigeant d’entreprise en mal de commandes (merci pour moi, pour le moment ça va !), ni le cri d’alarme des salariés dont beaucoup se demandent aujourd’hui de quoi demain sera fait … Simplement ici une question que j’entends trop rarement se poser à mon gout dans l’univers de l’immobilier professionnel, alors que sa transformation a des conséquences majeures sur la manière de penser et produire des lieux de travail.
Quand le travail s’évapore. Donc le travail fout le camp ma bonne dame, tous les indicateurs et les journaux nous le disent. Tout d’abord, du centre, le monde occidental pour faire simple, il s’est projeté vers toutes les périphéries. Dans un premier temps, il s’est délocalisé à tour de bras, les usines et les ouvriers quoi, ce qui a bien fait rire ceux qui étaient autour de moi, vu qu’on travaillait tous de la tête. On y a même prêté nos neurones, à coup de gains de productivité et de rationalisation. Et puis un jour, on a fini par comprendre que l’Inde « produisait » chaque année autant d’ingénieurs qu’il y en avait en activité en France : solidarité tardive avec le monde ouvrier, camarade. Et les cerveaux se sont délocalisés à leur tour … Pour se rassurer encore un peu, on s’est accroché au concept des métiers « non-délocalisables » : le transport, c’est non-délocalisable ! (mais on peut désormais avoir des échanges super sympas avec les chauffeurs de toute l’Europe de l’Est qui font leurs dinettes sur les aires d’autoroutes du pays), la restauration, c’est non délocalisable ! (ce qui doit vouloir dire que les méga-restaurants asiatiques capables de produire des centaines de couverts à l’aide d’une poignée de serveurs alimentant les buffets de nourriture produite à l’autre bout du monde, ce n’est pas de la restauration), le bâtiment, la maintenance, c’est non-délocalisable, pas plus que les médecins ou les dentistes (et que nos grand-mères arrêtent d’user du tourisme sanitaire au Maroc pendant que j’écris). Si j’étais ma coiffeuse, je me demanderais comment mon métier sera bientôt délocalisé lui aussi … Bref, la cause était entendue, réserves de main d’œuvre universelle + gains de productivité = travail partout sur la planète : le champ du travail est devenu mondial.
Le travail hors du temps. Mais non content de s’écouler en dehors de nos frontières, le voilà qui, même chez nous, se met à fuir de partout : l’INSEE a récemment révélé qu’un tiers seulement des salariés travaillaient à l’intérieur des horaires autrefois considérés comme « normaux », soit parce qu’ils en dépassent largement (les 35 heures, moi je les fait en 3 jours, ah ah ah, je suis trop fort !), soit parce que le peu d’heures travaillées par les salariés à temps partiels se font dans des horaires non-conventionnels (les femmes de ménage de nos immeubles de bureau n’ont que rarement le droit de travailler en même temps que nous, apparente évidence qui n’est que le fruit de notre productivité effrénée). Autrement dit, le travail est sorti (en vingt ans, trente ans ?) de ses deux cadres de référence spatiaux et temporels. Et comme le dentifrice dans son tube, il ne semble pas disposé à y revenir de sitôt.
Le travail en miettes. Dernière étape : le travail est aujourd’hui atomisé par la complexité croissante des biens et services produits et la spécialisation extrême des tâches. Combien faut-il d’intervenants pour concevoir un bâtiment ? Combien en faut-il pour concevoir un avion ? Et même concevoir le mix total d’un produit de grande consommation ? Plus sans doute aujourd’hui que pour le réaliser ! Conséquence, mon travail, en tant que tel, n’est plus qu’une fraction toujours plus petite d’un ensemble qui le dépasse tellement qu’il en rend invisible la part que j’y ai mise; jusqu'à la rendre parfois même indescriptible (impossible d'en expliquer le sens à autrui, ou à le voir soi-même) tellement elle est diluée. Si bien que le travail, non content de s’être mondialisé et morcelé, s’est aussi dilué. De localisé et temporalisé, il est devenu, tout en se réduisant en nombre d’heures, paradoxalement omniprésent.
Quand on l’a longtemps imaginé comme une matière dure et finie, on pourrait aujourd’hui le caractériser comme un fluide, jamais tout à fait contenu et sans cesse mouvant. A ce stade bien sûr, cause ou conséquence, cause et conséquence à la fois, entrent en jeu les outils de la technologie, qui permettent tout à la fois de s’adapter à cette fluidité et de la démultiplier. Inutile de chercher qui court devant l’autre, constatons-le simplement. Et voyons surtout les conséquences qu’ont toutes ces mutations sur le lieu du travail, dans la deuxième Partie de cet article.

vendredi 15 mai 2009

Vie et mort d’une chaussure de course.
Pour un coureur à pied, ses chaussures de course sont des amies. J’ai dit au revoir aux miennes dimanche dernier, à l’issue de leur dernière course, après un an de bons et loyaux services. Avec elles, j’ai parcouru près de 1000 Km, disputé 10 courses, vécu quelques moments de galère, mais pas un mètre de souffrance qui ne leur soit du. Bref de fidèles amies, que je vais pourtant remplacer par de nouvelles dès cette semaine. Mais que deviennent « les vieilles » quand elles ne finissent pas godasses de jardin ? Parce si l’usure de leur amorti les bannissent de mes pieds fragiles d’occidental, elles sont comme neuves pour les 5/6 de la planète, et pour beaucoup, digne de servir d’unique paire pour des années. Donc qu’en faire ?
Je peux choisir de les donner à un organisme caritatif type Secours Populaire ou Catholique mais vont-elles réellement vivre une deuxième vie, je n'en sais rien. J’ai vu aussi que des associations, comme Africa Run, faisait des collectes sur certaines courses, directement pour des coureurs africains. C’est une solution que je vais creuser, mais qui m’interroge sur la valeur réelle de leur « usure » …
Encore plus prosaïquement, je me rends compte que je n’ai pas beaucoup plus d’infos sur leur vie d'avant-moi. J'ai un peu fait l’effort de regarder où elles ont été produites (Chine, of course), mais je ne sais ni trop par qui, ni trop comment et quelles sont les conséquences sociales ou environnementales … de mon achat. Sans doute que j’en ai quand même une idée suffisamment précise pour ne pas aller chercher trop loin, de peur que mon plaisir égoïste n’en soit altéré.
Le sport véhicule des valeurs positives tellement fortes (tant sur le plan personnel que collectif) que le marketing a beau jeu de nous occulter tous les aspects négatifs liés à la production de l'article de sport. Et pourtant, de la petite main asiatique au petit pied occidental, le parcours doit être moins glorieux que mon dernier 10000. De toute façon, il paraitrait que je n'ai pas trop le choix, la plupart des marques faisant produire par un unique groupe hongkongais responsable je crois d’un tiers de la production mondiale et peu regardant sur la manière …
Dernière question, y a-t-il des chaussures de course éco-conçues ? Sans doute pas dans mon magasin habituel, mais il ne tient qu'à moi de mieux chercher.
Mes amies d’un an valent bien un petit effort d’enquête que je vais résumer ainsi : - Mieux connaitre le marché « classique » de la production pour m’aider à choisir la chaussure la moins « irresponsable » - Sourcer la chaussure écoconçue (j’ai entendu parler d’une marque canadienne) - Me renseigner sur les cycles de fin de vie de ma chaussure usagée.
Après l’enquête, l’action pourra se traduire de trois façons, par exemple à travers mon investissement d'organisateur au CJD : - Proposition d’achats groupés des chaussures les plus satisfaisantes pour créer des volumes,
- Communication sur les courses (à ce propos, si la tendance à courir « solidaire » en soutenant des causes médicales se développe, je ne vois guère de solidarité "sociale" s'exprimer dans ce cadre) - Participation à des opérations de recyclage et de dons pour les paires usagées, avec suivi de la filière
Quand à celles de la photo, je les garde ! Pas pour le jardin, mais je parie qu’après un nettoyage en profondeur, un passage à la peinture et quelques rajouts d'accessoires, elles seront prêtes pour une retraite "streetwear" ! Jusqu'au prochain recyclage ?